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mercredi 20 octobre 2010

Témoignage d'un parent d'élève de JBD: les lycéens sont-ils manipulés?


"Alors, vous êtes venus vous faire manipuler par Daniel Schneidermann?" ; cette introduction de la chronique de Didier Porte m'a incité à rédiger ce témoignage. Pour confirmer ce que Didier Porte nous dit sur un ton satirique et ironique. Je tiens à préciser que je ne suis pas syndiqué, je ne milite dans aucun parti politique, pas plus que ma fille de 16 ans et demi.

On dit que les lycéens sont des moutons, qu'ils sont manipulés, qu'ils sont irresponsables mais d'un autre côté dès l'age de 13 ans on les considère comme responsables devant la loi, ils peuvent être mis en garde à vue, on peut prélever leur ADN, les juger, les condamner, si vous voyez la moindre cohérence dans tout ça, faites moi signe.

Je ne peux pas tout vous raconter ce serait trop long (déjà là ça va être long ), ma fille participe à des actions dans son lycée depuis maintenant 3 semaines, dont 2 semaines de blocage de l'établissement. Le mot clé de cette mobilisation est le mot "manipulation"; depuis le début, toute la ville ne parle que de ça.

Au début dans les 2 ou 3 premiers jours, les lycéens étaient soit disant manipulés par une dizaine de jeunes politisés qu'ils suivaient comme des moutons, ils ne savaient pas pourquoi ils bloquaient, ne savaient pas pourquoi ils suivaient ces leaders politisés qui les manipulaient, ou alors ils ne les suivaient que pour sécher les cours ou fumer des joints.
En réalité sur le terrain ces jeunes leaders n'avaient quasiment aucune connaissance des partis politiques ou des syndicats lycéens et justement les jeunes politisés les ont critiqués dès le départ, on peut même en trouver des preuves écrites et publiées sur le net. Au début leurs motivations étaient diverses, certains parlaient de retraites, d'autres du policier référent qui venait d'être implanté dans ce lycée pourtant pas très difficile mais qui a la mauvaise habitude de monter des blocages. Et puis le 23, donc avant le début du blocage, un lycéen de 14 ans s'était fait arrêter et prendre son ADN donc certains étaient remontés pour ça. D'autres parce que le lycée et le rond point sont équipés de caméras comme toute la ville, mais peu à peu ils ont su discuter entre eux et établir des revendications qui finalement se sont centrées sur des questions d'éducation.

Le deuxième jour, un petit groupe a décidé de camper sur le rond point. Quelques heures après, 9 cars de CRS et 4 de la gendarmerie mobile, arrivaient sur place; j'en reparlerai plus tard.
Ce soir là les lycéens ont obtenu une audience avec le rectorat et le sous préfet prévue le jeudi de la même semaine. Elle ne donna rien. Un groupe de lycéens s'est finalement réuni le vendredi pour décider de la forme à donner à la suite du mouvement. Ils décidèrent de lever le blocage pour laisser le temps à l'administration de répondre à leurs revendications, et pour laisser l'occasion à certains lycéens de prouver que bloquer le lycée n'était pas le seul moyen de se faire entendre. Le lundi matin, une fois tous les bus scolaires arrivés, une AG a été organisée pour annoncer la levée du blocus. L'annonce a été huée, alors les lycéens ont procédé à un sondage rapide : ceux qui veulent lever le blocus à gauche et ceux qui veulent continuer à droite, les leaders du mouvement se sont alors positionnés à gauche et tout le reste des lycéens s'est positionné à droite. Le blocage a donc repris la semaine suivante.

Conclusion numéro 1: les meneurs n'ont pas manipulés des lycéens sans cervelle, ils ont au contraire vécu une crise de représentativité mais une première leçon de travaux pratiques en vie sociale et politique, un apprentissage difficile de la démocratie.

Ensuite on a dit que les lycéens bloqueurs séchaient les cours. En fait ils ont été super actifs, avec des manifestations importantes ; une longue marche vers le lycée du village voisin puis retour en ville pour une autre manif. Donc mobilisés et actifs tous les premiers jours, avec un petit groupe disons entre 10 et 20 qui dormaient sur place pour être là très tôt.

Après on a dit que ces lycéens en mouvement n'étaient pas majoritaires, que le vote à main levée c'était de la manipulation parce que en plus ça tenait pas compte des absents ou de ceux qui rentraient à 9H00, qu'il fallait un vote à bulletins secrets de tous les élèves. Les leaders avaient demandé ça à leur proviseur le premier jour, celui-ci avait refusé de leur prêter une salle et une urne. Ils ont donc du fabriquer une urne, des bulletins et se débrouiller pour faire voter tout le lycée, le vote s'est étalé sur le jeudi et le vendredi, le blocus est sorti majoritaire à 73% avec un taux de participation pas terrible mais quand même meilleur que celui des élections européennes.

Bon faut dire qu'au moment du vote, les bloqueurs laissaient les terminales suivre les cours ce qui fut aussi le cas la deuxième semaine, ce qui n'empêchera pas certains de faire croire que les vilains bloqueurs empêchaient tous les cours.

En fait plusieurs jours d'affilée après l'intervention des CRS le blocage s'est fait par chaines humaines. Si les élèves de seconde et de première le voulaient ils pouvaient passer. Surtout que l'administration a commencé à faire découper des pans de grillage, et que parfois certains profs se faisaient aider par la BAC pour passer. Il y a eu beaucoup d'insultes, de menaces, des élèves bloqueurs trainés par les pieds par terre sur 10 mètres, pendant ces moments là aussi ceux qui voulaient entrer pouvaient entrer. C'est un fait la police a été la première à exercer de la violence sur des jeunes déterminés mais menant des actions non violentes.

Certains élèves qui n'allaient pas en cours parce qu'ils soutenaient et participaient au blocus se sont fait « séquestrer » par leurs parents qui refusaient que leur enfants se mobilisent.

J'ai passé pas mal de temps à observer tout ça pour la Ligue des droits de l'homme (LDH) j'ai souvent été présent depuis 3 semaines et il y a souvent des gens qui passent. Pour un lycéen sauter la barrière est en fait assez simple, il y en a un qui passe toutes les 5 minutes pour aller en cours ou aux toilettes, ça à l'air d'un vrai blocus mais en réalité il y a souvent 4 ou 5 élèves par classe en première, les terminales peuvent aller en cours, la majorité des lycéens a décidé de ne pas aller en cours, de participer au blocage ou de le soutenir. Sur leur blog on voir d'ailleurs certains lycéens traiter les « leaders » de rigolos parce que le blocus est une vraie passoire, pour certains, le blocus devrait être total.

Conclusion numéro 2: des gens ont tenté de manipuler l'information pendant ces 3 semaines, on en trouve aussi des preuves sur le site internet du journal local dans les commentaires des internautes, et puis de toutes façons on connait tous par coeur les mensonges colportés, ce sont toujours les mêmes on les retrouve dans tous les mouvements étudiants en France depuis mai 68. Alors, disons, pour briser les divisions, qu'en général c'est peut être comme ça, mais au moins dans ce lycée, cette année, ça n'a pas été le cas.

Je passe rapidement sur la venue des CRS le deuxième soir, en gros on a négocié pendant 2H30 avec la police, on a été prévenus (la LDH) quand les CRS ont encerclé le rond point pour permettre aux camions poubelles de retirer toutes les poubelles qui bloquaient (disons environ toutes celles de la ville). Certains élèves ont appelé leurs parents. Je ne sais pas comment la CGT a été prévenue mais ils étaient présents sur le rond point lorsque je suis arrivé. En 20 minutes environ, une quarantaine d'adultes, CGT, LDH, FCPE, NPA, PCF étaient présents, et se sont placés à côté des lycéens sur le rond point. La police a réagi tardivement. Au début, l'objectif était de retirer les poubelles, on pouvait donc entrer librement dans le cercle de CRS pour se placer sur le rond point. Une fois le blocus levé, les CRS ont resserré le cordon autour du rond point. On a cru qu'ils allaient charger. On s'est donc mis en cercle autour des tentes, on s'est attrapés par les coudes et j'ai demandé à tout le monde de s'asseoir si la police avançait et de ralentir au maximum l'évacuation sans résistance pour que ce soit une bavure s'ils nous matraquent ; c'est à ce moment là que les officiers sont entrés dans le cercle pour discuter.
Ils avaient ordre de dégager le rond point. Le dialogue s'est alors engagé. Nous avons demandé qui avait donné cet ordre ; c'était le préfet. A la demande de qui? tentative d'éluder la question de détourner le débat, mais finalement on nous dit que la demande émane de recteur. Nous avons alors rétorqué que le rectorat pouvait demander de dégager l'entrée du lycée mais pas demander l'évacuation du rond point, qui n'appartient pas à l'éducation nationale mais aux contribuables. Les officiers de police nous répondent que dans le cadre du trouble à l'ordre public, ils sont obligés d'intervenir. Nous demandons alors en quoi 9 lycéens sur le rond point pour la nuit perturbent l'ordre public.
Un troisième officier s'approche alors, « bon on va pas s'amuser à ça hein ça a assez duré maintenant ».
Nous avons alors dit que de toutes façons il faudrait nous déloger et que les policiers n'avaient pas de consigne sur la méthode, et qu'ils pouvaient arriver au même résultat en douceur , mais que s'ils préféraient rentrer plus vite à la maison, ça irait plus vite à coup de matraques et de flashballs, que cette décision leur appartenait personnellement. « Maintenant nous on bouge pas ! Si vous voulez assumer une boucherie parce que vous êtes pressés on saura le faire savoir à la presse, dans l'heure qui suivra les photos et la nouvelle feront le tour de la France par internet, si vous touchez un seul cheveu d'un lycéen la nouvelle va se répandre dans la France entière comme une trainée de poudre... ».
C'est là que la CGT, la FCPE et les lycéens sont entrés en phase de négociation pendant près de 2 heures, le préfet a sommé le sous préfet de venir dialoguer et finalement il n'y a eu aucune violence, les 12 cars sont partis quand on a réussi à convaincre les lycéens d'aller dormir à la bourse du travail au chaud à 3 minutes du lycée, ils seraient sur place à 6h30 du mat de la même manière. Ils sont durs les lycéens en négociation, ils ont exigé que la police se retire en premier !!! et ils l'ont obtenu.

Conclusion numéro 3
Quel bruit a circulé en ville le lendemain? Les élèves sont manipulés par la CGT, la réalité c'est que sans la CGT, les gamins se seraient fait laminer par la police ou au moins emmener au poste avec prise d'ADN, appel aux parents etc. Bon, cela aurait été un peu idiot de les embarquer pour appeler leurs parents puisque la plupart des parents des campeurs étaient présents sur le rond point.

Je ne peux pas parler pour les autres familles, mais pour ce qui est de ma fille elle ne s'intéressait pas beaucoup à ces questions, quand je lui ai expliqué qu'il fallait que les revendications soient cohérentes avec le lieu d'action, je lui ai expliqué que par exemple pour les retraites, c'était pas très utile de bloquer le lycée (aucun lycée n'était encore parti !) qu'il valait mieux être seulement en manifestations les jours où les salariés le sont et que l'interlocuteur est alors le gouvernement et pas le proviseur ou le recteur. Peut-on dire que je l'ai manipulée? Je crois que je lui ai un peu expliqué comment fonctionnaient nos institutions, les chaines de décisions etc. Les travaux pratiques ça attise l'intérêt pour les connaissances théoriques jusqu'alors jugées comme totalement inutiles pour envoyer des SMS, faire les geeks sur WOW, jouer au baby foot ou aller au cinéma avec l'amour de sa vie forever. Un TP d'éducation civique grandeur nature, une vraie mine pour un prof de sciences humaines ! Non, non, les profs ont dit : on est d'accord avec vos revendications mais bloquer c'est mal, les parents d'élèves ont dit pareil que les profs, et puis l'Education Nationale leur a dit « on vous a entendus mais bloquer c'est mal »
Et bien ils ont quand même continué contre tous mais unis entre eux, est-ce que justement on ne peut pas dire que des adultes ont tenté de les manipuler pour faire cesser leur mouvement mais qu'ils ont su tenir bon. En fin de troisième semaine, on peut dire, je crois, que les élèves réellement investis dans ce mouvement sont minoritaires. Mais chez les adultes c'est pareil, une majorité soutient le mouvement contre les retraites, mais une minorité est en grève et dans l'action. Au nom de quel principe les lycéens devraient-ils échapper à la règle en vigueur dans le monde des adultes? Ils sont disons à la louche 600 dans l'action sur 2200 élèves ; imaginez si 25% de la population active était en grève active et en manif tous les jours? Le gouvernement aurait plié depuis longtemps, je crois que c'est nous qui avons des leçons à recevoir des lycéens.

Conclusion numéro 4: pas spécialement politisés au départ , pas si minoritaires que ça, mais surtout bien plus responsables que les adultes. Et en plus ils sont déterminés parce que entre les conflits avec la police, avec les profs, avec leurs parents, les CPE qui essayaient d'identifier les meneurs (sans trop de zèle mais quand même il leur fallait des noms !), les menaces de conseil de discipline combien d'adultes auraient tenu le coup sous une telle pression?

Et si on reparlait de la CGT?

Après avoir autorisé les lycéens à dormir à la bourse, la CGT a prêté son imprimante et sa photocopieuse pour imprimer des tracts et les photocopier. A aucun moment la CGT n'a participé à la rédaction des tracts, elle n'a même jamais été physiquement présente pendant leur rédaction, la preuve, c'est que la retraite n'y figure pas ! La CGT ne syndique que très peu dans l'éducation, et les premiers à critiquer une éventuelle manipulation des jeunes par la CGT se sont trouvés dans les rangs des professeurs, donc la CGT n'a rien à gagner en terme de syndicalisation dans le milieu enseignant. Qu'importe, on dit quand même que la CGT manipule !
Après la manif de Samedi les lycéens avaient décidé de retourner camper sur le rond point, la CGT a donc décidé de poser un barnum ouvert à tous, sur le rond point, pour assurer une présence permanente d'adultes à leurs côtés afin de les protéger de la police. Et, miracle, en troisième semaine on a vu très peu d'uniformes devant le lycée, juste une fois la nuit où les lycéens ont déscellé les pavés auto bloquants du trottoir devant le lycée et construit un muret entre la première rangée de poubelles et le tas de poubelles et de palettes accumulées sur la grille. Les policiers sont venus à 3 pour demander à 2 des leaders leur nom et leur adresse, je me suis approché et je suis arrivé au milieu de la conversation. Lorsque j'ai demandé pourquoi , on m'a répondu que c'était un contrôle d'identité. J'ai demandé aux jeunes s'ils avaient leur carte d'identité sur eux, ils ont dit que non. Ces 2 lycéens ont alors dit que de toutes manières la police connaissait déjà les noms et les adresses puisque les renseignements généraux faisaient tous les jours des photos en gros plan. J'ai alors dit « bon ben lui il s'appelle Eric Woerth », les policiers ont alors annoncé que si ces 2 lycéens ne répondaient pas, ils seraient emmenés au poste pour un contrôle d'identité. J'ai alors demandé ce qu'on leur reprochait, évidemment c'était les pavés, j'ai alors demandé, « oui mais pourquoi ces deux là? ». On m'a répondu qu'ils avaient été identifiés sur la caméra. Je suis alors retourné sur le rond point et j'ai rameuté les CGTistes présents, et j'ai crié «Ils veulent embarquer 2 lycéens venez vite ! » le temps que je fasse l'aller retour les flics avaient disparu (disons 10 secondes) voilà c'est la seule fois qu'on les a revus du moins à ma connaissance. Depuis il semble que la BAC soit retournée dans sa préfecture ou ça commence aussi à chauffer. Je crois qu'ils se sont vengés à leur retour sur Nimes (vous savez la ville où on voit les mecs faire leur boulot dans la chronique de Didier Porte) ils ont chargé les élèves Nîmois au lycée Mistral , un lycée professionnel tant qu'à se défouler hein !
Cette tente posée par la CGT est devenue le point de ralliement pour toutes les actions , Telecom, la poste, les cheminots, des entreprises privées, les enseignants (pardon pour tous ceux que j'oublie), tout le monde converge là bas, il ne peut plus rien arriver désormais aux lycéens puisque la grève reconductible s'étend dans le département ainsi que dans les départements voisins.

Conclusion numéro 5 : non, la CGT ne manipule pas les lycéens, elle les protège avec l'aide de tous les grévistes de la ville, et elle leur apporte un soutien logistique, elle ne les finance pas non plus ils ont récolté un bon « trésor de guerre » lors de la manifestation de samedi dernier.

Non seulement personne n'a manipulé personne, mais désormais ce sont plus de 1000 lycées en France qui sont en mouvement même si ces 1000 lycées ne sont pas tous bloqués. Le plus amusant dans tout ça c'est que ce lycée a entrainé les autres lycées et donné le coup d'envoi aux blocages en France, ces 1000 lycées j'ai cru comprendre qu'ils étaient en mouvement pour les retraites, rien à voir avec les revendications de ce lycée là.
En tant que père d'une élève mobilisée je ne peux que me satisfaire de cette présence adulte qui a été déterminante pour protéger physiquement nos enfants et négocier avec les forces de l'ordre et la sous préfecture, Et figurez vous que loin de les pousser, les adultes présents les tempèrent, les dissuadent parfois de certaines idées d'actions qui pourraient entrainer des poursuites pénales. On entend parfois certaines personnes leur reprocher de trop inciter les lycéens à la raison. Quels sont les interlocuteurs officiels de ces jeunes en mouvement depuis 3 semaines? Comment peuvent-ils justifier qu'une telle situation de blocage dure aussi longtemps? Si le rectorat avait envoyé des remplaçants titulaires au lieu de prof précaires, si les stagiaires n'avaient pas été lâchés sans aucune formation, si un policier référent n'avait pas été affecté dans ce lycée et si la police n'avait pas prélevé l'ADN d'un lycéen de 14 ans, on en serait pas là. Ce sont ces fonctionnaires là qu'il faut questionner sur cette attitude obtuse qui mène droit à la crise et à la radicalisation. La chaine décisionnaire a préféré user de tous les stratagèmes possibles et imaginables pour stopper ce mouvement, alors qu'il aurait pu en être autrement. Finalement dans ce conflit il faut saluer la police qui a su négocier et discuter plutôt que de cogner comme dans d'autres villes de France, c'est l'éducation nationale qui n'a pas eu l'attitude adéquate pour gérer ce conflit. Je pense que les lycéens n'ont pas la même opinion positive que j'ai sur la police nationale de la ville à l'égard de la BAC de Nîmes, mais là mon témoignage est trop indirect pour que je puisse confirmer.
Je trouve les lycéens courageux et plutôt responsables, suffisamment en tout cas pour juger qu'ils sont libres de choisir leurs modalités d'action. En tant que père, dès le premier jour, j'ai dit à ma fille qu'il me paraissait plus logique de tenter de dialoguer avant de bloquer. Mais la machine était lancée, qu'aurais-je du faire? La séquestrer pour l'empêcher de découvrir in vivo comment fonctionne notre démocratie? Je lui ai interdit de dormir sur le rond point c'est déjà une réaction de père protecteur plus qu'une réaction de raison et je n'en suis pas forcément fier, mais j'estime que nos enfants se sont assez exposés comme ça et que désormais c'est aussi aux adultes de prendre leurs responsabilités et de ne pas laisser la jeunesse mener cette lutte légitime à leur place.
Je me demande encore ce que ces jeunes lycéens réclament de si illégitime qu'on refuse à tout prix de le leur accorder? Une goutte d'eau dans l'océan comparé aux sommes astronomiques que les contribuables du monde entier ont du verser pour sauver les banques. Et on s'étonne qu'une partie de la jeunesse n'accepte pas ça? La question c'est plutôt pourquoi nous adultes acceptons tout ça sans broncher.

Un parent d'élèves du lycée Jean Baptiste Dumas à Alès.
le 16 octobre 2010

1 commentaire:

  1. Merci pour la remise à l'heure, et aussi pour le travail de mémoire...
    Daniel Bourély, Uzès

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